Trois histoires, toutes reliées entre elles, alternent au fil du livre.
Tout d'abord, nous avons l'histoire de Mary von Rathen, une fillette que ses parents amènent dans un parc d'attractions. Celle-ci, en descendant de l'attraction la plus sensationnelle du parc, est touchée par un phénomène étrange et devient penchée. La jeune fille, incomprise par sa famille s'enfuira de chez elle et sera recueillie par un cirque duquel elle deviendra la vedette sous le nom de "Laetitia la désaxée". Puis, apprenant qu'un homme pourrait lui venir en aide, elle quittera le cirque pour aller à la rencontre du chercheur-astrophysicien Axel Wappendorf.
Ensuite, une sorte de roman-photo vient surprendre le lecteur. Nous suivons un étrange peintre, Augustin Desombres, s'installant dans une vaste demeure délabrée, isolée sur les plateaux du Larzac...
Et enfin, la troisième histoire parallèle est celle d'un groupe de chercheurs-astrophysiciens dont Axel Wappendorf est à la tête. Ils étudient un phénomène étrange, l'existence d'une planète invisible qui serait capable d'absorber son propre rayonnement mais aussi celui de tous les corps à sa portée, de plus, cet "astre occulte" aurait un centre de gravité différent de celui de la Terre...
Ces trois histoires tournent, plus ou moins directement, autour du personnage de Mary, et, c'est au moment du dénouement qu'elles se rejoignent dans une véritable explosion imaginative !
A la fin de l'album, tout prend sens, et principalement la recherche artistique effrénée du peintre Augustin Desombres dans sa sombre bâtisse du Larzac. Si, dans un premier temps, le roman-photo peut paraître déroutant, voire incongru, le passage du personnage de la photo au dessin et tout simplement magnifique et donne tout son sens au procédé photographique.
Ainsi, Schuiten et Peeters jouent merveilleusement bien sur les ponts possibles entre la Terre et les Cités Obscures, le réel et l'imaginaire, la photo et le dessin, le récit et la Bande-Dessinée.
C'est un véritable tour de force qui nous est présenté là.
D'autres part, une énorme surprise est réservée au lecteur lors du dénouement avec l'apparition très surprenante d'un personnage bien connu du patrimoine culturel français... Je n'en dirai pas plus, mais ce clin d'oeil (qui ajoute une profondeur supplémentaire à la réflexion proposée par les oeuvres de Schuiten et Peeters) vaut le détour !
En bref, de l'Art avec un grand A : une oeuvre auto-réflexive suscitant toujours ce petit "je ne sais quoi" stimulant et intrigant chez le lecteur qui, sans bien cerner tous les mécanismes d'une tel démarche, est toujours irrésistiblement poussé à la réflexion sur l'art. NB: évitez d'entrer dans Les Cités Obscures par ce tome-ci car c'est un des plus déroutants de par sa narration et son hétérogénéité, il pourrait rebuter un certain nombre de non-initiés. 9/10
Du côté des Cités Obscures... : le site officiel avec le résumé de chaque tome.
4/10 (Type : BD franco-belge)
Auteurs: Schuiten et Peeters
Editions Casteman
Paru en janvier 1996
151 pages (noir et blanc)
1 commentaire(s):
Je ne connais pas du tout les Cités obscures, mais j'avoue que ton billet me met sacrément l'eau à la bouche et me donne envie de m'y plonger.
Un grand merci pour la découverte en tout cas ^^
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